Prendre le sens de la mesure à des moments
émotionnels intenses...
Erreur : limiter votre angle de vue. La
convoitise et la haine limitent notre vision des choses. Concentrer le mental sur un seul facteur parmi d'autres, qui sont à l'origine du problème, supprime l'opportunité d'avoir une plus grande
ouverture d'esprit. Quand nous percevons les objets comme existant de manière intrinsèque, au lieu de mesurer les nombreuses conditions
dont ils dépendent, pour les voir tels qu'ils sont véritablement, l'exagération s'installe : si l'objet a un aspect favorable, nous nous attachons à lui en pensant : < Ceci est absolument
merveilleux >. Le désir alors s'accroît, puis la colère s'abat sur celui ou sur ce qui pourrait s'immiscer dans notre plaisir. C'est la conséquence de la haine et du désir, des sentiments
fondés sur des préjugés qui rendent la véritable compassion impossible.
Le désir s'attache à des formes, des sons, des odeurs, des goûts et des contacts agréables ; dès qu'il est contrarié, la colère surgit quelle que soit la personne ou la circonstance extérieure
qui interfère. Avec la perte de notre contrôle intérieur, à ce moment-là nous n'avons plus aucune hésitation à employer des paroles désagréables pour s'adresser aux autres, fussent-ils des amis
proches. Quand le calme est revenu et que notre être est apaisé, l'embarras nous submerge. Nous sommes consternés par ce qui s'est produit. Cela prouve que l'utilisation de mots agressifs et
cruels était, au fond, involontaire. L'irritation nous a emporté, notre vision des choses a été déformée, et nous avons perdu le contrôle de nous-même. [...]
Dalai Lama
Penser aux autres, la voie du bonheur.
Ed. Plon
Collaboration de Jeffrey Hopkins, Ph. D.